Projet

Le projet

Les raisons de ce projet sont multiples : il relève, d'abord, de la volonté de collecter, à côté des archives papier et numériques de chercheurs et d’enseignants chercheurs, des témoignages de Normaliens par le biais de l’enquête audiovisuelle ; puis, du constat d’un attachement spécifique de beaucoup de Normaliens à leur École se traduisant par leur présence dans l’École sur la longue durée soit pour y occuper un poste (d’enseignant chercheur ou au sein de l’administration), soit pour venir à la Bibliothèque tout au long de leur parcours intellectuel (au-delà de l’âge de la retraite).

Pour lancer une entreprise d’une telle envergure, il nous a paru essentiel de nous adresser à une personnalité qui a inscrit son parcours dans la durée au sein de l’établissement. Sachant qu’il était susceptible d’être sensible à la visée archivistique du projet, nous nous sommes adressés à Pierre Petitmengin pour lui demander s’il accepterait d’être le point focal de cette enquête : source principale d’information par le partage de son expérience de directeur de la Bibliothèque pendant 37 ans et de membre de l’équipe de direction qui a travaillé notamment avec quatre directeurs successifs ; source d’intérêt pour réunir les témoignages d’anciens cadres de direction, d’enseignants, d’anciens collègues de la Bibliothèque, d’anciens élèves.

À travers ces entretiens, l’ambition était triple : évoquer le parcours personnel et professionnel de Pierre Petitmengin, son périmètre, ses relations, ses interactions ; retracer le parcours de chaque participant au sein de l’ENS, se remémorer des moments forts de l’histoire de l’ENS entre les années 50 et les années 2000, et tenter de saisir quelque chose de « l’esprit normalien » ; enfin, décrire la « Bibliothèque » de l’École – « Bibliothèque des lettres », « Bibliothèque générale », « Bibliothèque des lettres, sciences humaines et sociales », selon les époques – comprendre sa mission et sa politique documentaire pour évaluer son importance et la place qu’elle occupe au sein de la communauté normalienne.

À l’heure où l’ENS connaît une nouvelle évolution en étant membre de l’IDEX PSL, il nous a paru intéressant d’entreprendre ce travail mémoriel que nous espérons avant-coureur d’enquêtes ultérieures. C’est pourquoi « oralemENS », plateforme numérique de diffusion de ces rencontres autour de Pierre Petitmengin, a été conçue pour pouvoir accueillir d’autres sites web consacrés à l’histoire orale de l’ENS.

Ce projet est le fruit d'une collaboration entre la Bibliothèque des lettres, sciences humaines et sociales de l'ENS et le Centre d'archives en philosophie, histoire et édition des sciences (CAPHÉS, UMS 3610, CNRS-ENS-PSL). Il a été financé par le Labex TransferS que nous remercions pour son soutien.

L'équipe du projet

L'équipe du projet a réuni des personnels travaillant à l'ENS et un réalisateur indépendant.
Porteuse du projet auprès du labex TransferS, Nathalie Queyroux est responsable du Centre documentaire du Centre d'archives en philosophie, histoire et édition des sciences (CAPHÉS, UMS 3610 CNRS-ENS-PSL), structure faisant partie du réseau documentaire de l'ENS.
Stella Manet et Stéphane Toulouse sont responsables de collections à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines Ulm de l'ENS. Stéphane Toulouse est également ancien élève de l'ENS et maître de conférences à l'ENS. Chacun a nourri le projet par sa connaissance intime de la Bibliothèque, de ses personnels et de ses collections, et par les compétences issues de sa formation initiale et son parcours professionnel.

Pour garantir la qualité des captations vidéo effectuées dans le cadre de ce projet, il a tout de suite été décidé de demander à un professionnel de l'audiovisuel d'y participer.  Roddy Cunningham, qui avait filmé au Centre documentaire du CAPHÉS une partie du clip vidéo lors la candidature de l'ENS pour la création de la chaire AXA "Géopolitique du risque", a alors été contacté et il a accepté de se joindre à l'équipe.
Plusieurs participants à l'enquête se sont associés à l'équipe du projet pour mener des entretiens : Emmanuelle Sordet, Jacques Lautman, Mathilde Lencou-Barême et François Bougard. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés !

La méthodologie

Avant d’entreprendre notre projet, nous nous sommes documentés, notamment à partir de la lecture des ouvrages de Florence Descamps et d’ouvrages de méthodologie en enquête sociologique. Nous avons ensuite adapté ce cadre méthodologique à notre projet spécifique en en clarifiant les différentes contraintes. La planification devait tenir compte du fait que les participants ne faisaient, pour la plupart, plus partie de l’établissement et devaient donc se déplacer à l’ENS pour les entretiens. Les membres de l’équipe dédiée au projet continuaient, par ailleurs, à assurer leur activité professionnelle habituelle. Enfin, les locaux pour filmer les témoins étaient très peu disponibles, utilisés par la plupart pour des cours ou pour la consultation de documentation (quand il s’est agi de bibliothèques). Ces contraintes inscrivaient le projet dans une durée assez longue.

Plusieurs rencontres ont été organisées avec Pierre Petitmengin à la suite desquelles une première liste de participants a été établie. Elle a été soumise à Pierre Petitmengin qui l’a alors enrichie. L’équipe du projet a ensuite décidé que les témoignages seraient recueillis en deux temps : après des recherches menées sur chaque témoin, un rendez-vous préliminaire a permis aux témoins et à l’équipe du projet de se rencontrer, de se familiariser avec le projet, et d’échanger au cours d’un entretien informel. Cet échange a été l’occasion d’affiner la grille de questions prévue pour l’entretien proprement dit. Cette grille a ensuite été adressée une semaine en moyenne avant l’entretien filmé à chaque participant. Eu égard aux contraintes des uns et des autres, le temps entre l’entretien préliminaire et la captation du témoignage a été très variable. À trois exceptions près, ce protocole a été respecté.

Deux types d’entretiens ont eu lieu : des échanges de Pierre Petitmengin avec une ou plusieurs autres personnes pour évoquer son parcours personnel, la Bibliothèque (équipe, collections, politique documentaire, budgets, locaux), et ses activités d’enseignant et de chercheur ; des entretiens individuels au cours duquel chaque témoin a raconté son parcours avant l’ENS, à l’ENS et après, ainsi que ses relations avec Pierre Petitmengin.

Le choix des lieux de captation a tenté de tenir compte, chaque fois que cela a été possible, des intérêts ou du parcours de chaque témoin : les personnels de bibliothèques dans leur bibliothèque, les chercheurs en sciences de l’Antiquité et anciens élèves du séminaire de Pierre Petitmengin dans la salle de séminaire du Département des sciences de l’Antiquité de l’ENS, l’ancien directeur et les anciens directeurs adjoints dans la salle à manger de la Direction. La salle de lecture du Centre documentaire du CAPHÉS a accueilli les entretiens qui ne trouvaient pas de lieu disponible.

 

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