La Bibliothèque, les bibliothèques

La Bibliothèque, les bibliothèques

La Bibliothèque de l’École normale supérieure a une longue histoire. Créée vers 1810, elle a connu les vicissitudes de l'École qui a changé plusieurs fois de localisation. Installée dans ses nouveaux locaux rue d’Ulm, le 4 novembre 1847, l’inauguration de l’École se tient dans la salle de lecture de la Bibliothèque.
La Bibliothèque abrite alors les collections utiles à tous les élèves - lettres et sciences -, et ce, jusque dans les années 30 et au début des années 40. Les laboratoires scientifiques étant alors dotés de nouveaux locaux rue Érasme et rue Lhomond, les collections scientifiques sont alors déménagées pour s’installer à proximité des laboratoires de Physique, Chimie, Botanique, Zoologie, Géologie.
Voir l’exposition virtuelle : La bibliothèque avant la bibliothèque : aux origines du lieu et des collections

La Bibliothèque de mathématiques et informatique

Au 45 rue d'Ulm demeurent les collections littéraires et les ouvrages de mathématiques accessibles dans une annexe. L'ensemble des collections de la Bibliothèque est administré par « le bibliothécaire » assisté d’un garçon de bibliothèque et occasionnellement d’un élève Normalien, et l'annexe de mathématiques est gérée par un enseignant de mathématiques aidé d'élèves qui se sont succédés au fil des années.

En 1950, Roger Martin prend la direction de la Bibliothèque. Souhaitant décharger l’enseignant qui s’en occupait jusque-là, la Direction cherche quelqu’un pour assurer toutes les tâches relatives à la Bibliothèque de mathématiques. La Direction s’avise alors que Colette Martin, l’épouse de Roger Martin, est diplômée en mathématiques. Colette Martin est alors recrutée et travaille à mi-temps sous la supervision de son mari et de Paul Belgodère (Normalien de la promotion scientifique 1940), directeur de la Bibliothèque de l'Institut Henri Poincaré. Elle y reste jusqu’à sa retraite en 1992.

Dans les années 90, Michel Broué prend la direction du Département de mathématiques et d’informatique.
Bernard Teissier, Polytechnicien, rejoint alors le Département. Michel Broué lui confie la responsabilité scientifique de la bibliothèque. Pour remédier à des problèmes de budget et de personnels insuffisants, sous l’impulsion de Bernard Teissier, la Bibliothèque de mathématiques prend son indépendance avec l’accord de Pierre Petitmengin au milieu des années 90.

Ont succédé à Colette Martin : Liliane Zweig, membre de l'équipe du projet d'informatisation des bibliothèques de l'École, Valérie Burgos, Odile Luguern, Julie Janody, Alexandra Miric.

L’équipe de la Bibliothèque - successivement appelée "Bibliothèque", "Bibliothèque des Lettres", "Bibliothèque générale", actuellement Bibliothèque Ulm Lettres et sciences humaines

En 1955, la Bibliothèque de l’École normale dispose de 8 postes : le directeur, bibliothécaire en chef agrégé – poste de Roger Martin de 1950 à 1964, puis de Pierre Petitmengin, transformé en 1974 en poste de « sous-directeur chargé des bibliothèques et de la documentation » -, deux postes de contractuels CNRS – Colette Martin occupe le poste à mi-temps, et Francine Cretzoï sera recrutée en 1960 sur le poste à temps plein -, un poste d’aide-technique venant de la Faculté des sciences – occupé par M. Hauck, chargé de la comptabilité -, un poste de secrétaire – occupé par Mme Hauck -, deux postes de garçons de bibliothèque – P. Delafoi en a occupé un et sera remplacé par Alain Massard, Gérard Bizeul sera recruté sur l’autre poste en 1980 – et un poste pour le ménage – occupé par Mme Coupin.

L’équipe va s’étoffer progressivement : 5 postes vont être créés entre 1959 et 1964 : les postes de Roger Boulez (recruté en 1959 sur un poste de bibliothécaire, promu en 1974 conservateur), de Marie-Claire Boulez (recrutée en 1960 comme sous-bibliothécaire, promue en 1966 bibliothécaire, puis conservateur en 1974), un poste de sous-bibliothécaire occupé tout d’abord par Mlle Bouffet, puis par Nicole Hart (recrutée en 1967, poste transformé en poste de bibliothécaire-adjoint en 1974), et un poste d’agent de bureau, occupé par S. David, puis par
Anne Carrier (à partir de 1979). Entre 1965 et 1973, 5 nouveaux postes viennent compléter l’équipe : deux postes de contractuels CNRS, occupés par Susan Esculier et Françoise Dauphragne (recrutée en 1973), deux postes d’agents de bureau et un troisième poste dédié au ménage. Entre 1974 et 1985, un demi-poste seulement, de contractuel CNRS, viendra s’ajouter à l’équipe.

En 1985, est décidée la fusion de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, réservée aux garçons, et l’École normale supérieure de jeunes filles située sur le campus de Jourdan et à Montrouge. Cette fusion entre les Écoles normales et entre les bibliothèques a demandé du temps, de la réflexion, de l’organisation et beaucoup de concertation. Au niveau des bibliothèques, la réflexion a porté sur les missions des différentes bibliothèques, les politiques documentaires respectives, les accueils des publics, les budgets, les locaux et leur nécessaire évolution pour suivre l’accroissement des collections, la gestion des équipes. Pour accompagner au mieux cette évolution, sous l’impulsion du directeur de la rue d’Ulm, Georges Poitou, Pierre Petitmengin a mis en place le Conseil des Sages, assemblée de personnalités intellectuelles d’envergure, nommées, chargées d’examiner toutes les questions liées aux bibliothèques. C’est ainsi, qu’à partir de 1985, il est possible de suivre la marche des bibliothèques à travers les rapports d’activité rendus annuellement à cette instance composée de conseillers éclairés. Les archives du Conseil des sages sont conservées à la Bibliothèque d’Ulm.

Ont succédé au poste de Pierre Petitmengin, à la tête de la Bibliothèque Ulm-Jourdan : Laure Léveillé, Nathalie Marcerou-Ramel, Emmanuelle Sordet.

L’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF), les Bibliothèques de Jourdan et de Montrouge

L’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) a elle aussi connu plusieurs adresses : de sa création en 1881 à 1940, l’École occupe les bâtiments de l'ancienne manufacture royale de Sèvres – il s’agit de l’École de Sèvres, dont les élèves sont les Sévriennes. À partir de 1936, l’École devient l’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF). Ses locaux étant réquisitionnés par les Allemands pendant l’Occupation, l’École déménage rue de Chevreuse dans le 6e arrondissement de Paris. Enfin, en 1948, un terrain de la Cité universitaire lui est attribué et le campus est inauguré en 1949. Des locaux supplémentaires lui sont dévolus à Montrouge, rue Maurice Arnoux, en 1968, qu’elle partage avec la Faculté dentaire de l’Université Paris V. Boulevard Jourdan, une bibliothèque littéraire est accessible aux Normaliennes, et à Montrouge, les collections réunies sont destinées aux élèves scientifiques.

La Bibliothèque de Jourdan et celle de Montrouge a été dirigée par Paulette Putois de 1963 à 1983. Catherine Vincent lui a succédé en occupant le poste pendant deux ans. À la date de la fusion, c’est Isabelle Pantin qui dirige ces deux bibliothèques. L’équipe est alors constituée de deux postes et demi de bibliothécaires adjointes, d’un poste de sténodactylographe, d’un poste de commis et de deux postes et demi de contractuels CNRS, soit une équipe de 7 personnes plus la responsable. Succède à Isabelle Pantin, Nicole Masson (de 1989 à 1995), puis  Laure Léveillé  (de 1995 à 2001), membre de l'équipe du projet d'informatisation des bibliothèque de l'École, avant de succéder à Pierre Petitmengin à la tête de la Bibliothèque d’Ulm-Jourdan.

Par la suite, la Bibliothèque de Jourdan a été sous la responsabilité de Blaise Wilfert-Portal (de 2001 à 2010), Clarisse Pradel (2010-2013), Brigitte Lahcène, Anaïs Scalla (2016). Elle est actuellement sous la responsabilité  d'Anila Cela.

Les bibliothèques aujourd’hui

En 2013, les bibliothèques des départements scientifiques de Physique, Chimie, Géosciences et Biologie ont fusionné pour constituer la Bibliothèque des sciences expérimentales au 29 rue d’Ulm, nouveau site affecté à l’ENS au début des années 2000. Ainsi, en 2021, le réseau documentaire de l’ENS est constitué de la Bibliothèque Ulm-Jourdan, de la Bibliothèque de mathématiques et informatique, de la Bibliothèque des sciences expérimentales, et de bibliothèques de recherche liées, en règle générale, à des unités CNRS – la Bibliothèque d’archéologie faisant partie de l’UMR AOROC, la Bibliothèque des Archives Husserl faisant partie de l’UMR Pays germaniques, la Bibliothèque de Physique théorique liée au Département de Physique de l’ENS, la Bibliothèque du RISC liée au Département de sciences cognitives et le Centre documentaire du CAPHÉS.

Pour des raisons disciplinaires, la Bibliothèque du site de Montrouge n’a pas fusionné avec la Bibliothèque de la rue d’Ulm. Elle est à présent la bibliothèque réservée aux élèves et étudiants qui préparent l’agrégation de physique et de chimie sous la houlette du Département de chimie.

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