École normale supérieure, la Bibliothèque

Contenu

Titre

École normale supérieure, la Bibliothèque

Auteur principal

École normale supérieure, la Bibliothèque

Description

La Bibliothèque de l’École normale supérieure a une longue histoire. Créée vers 1810, elle a connu les vicissitudes de l'École qui a changé plusieurs fois de localisation. D'abord constituée d'une petite collection de grammaires et de textes classiques, elle s'est enrichie successivement grâce aux doubles récupérés de la Bibliothèque de l'Université, de la bibliothèque de Cuvier partagée avec le Muséum d'histoire naturelle, de livres scolaires. En 1844, la Bibliothèque est riche de 15 466 ouvrages, majoritairement littéraires, avec seulement 2387 ouvrages scientifiques.
Installée dans ses nouveaux locaux rue d’Ulm, le 4 novembre 1847, l’inauguration de l’École se tient dans la salle de lecture de la Bibliothèque.
C'est à Athanase Cucheval-Clarigny, premier à occuper le poste de "bibliothécaire" de l’École, qu'il incombe d'installer la Bibliothèque dans les nouveaux locaux rue d'Ulm. Philippe Le Bas, helléniste, épigraphiste et archéologue, maître de conférences à l’École et bibliothécaire-administrateur de la Sorbonne, propose pour la Bibliothèque de l’École, alors dirigée par Eugène-Louis Hauvette-Besnault , un plan de classement pour les collections en 1853, reprenant le plan de classement qu'il a déjà mis en œuvre à la Bibliothèque de la Sorbonne. Si ce plan de classement a depuis été abandonné à la Sorbonne, il reste celui utilisé et enrichi par les bibliothécaires successifs au fil des décennies à la Bibliothèque de l’École.
Succèdent à Eugène-Louis Hauvette-Besnault, Jules de Chantepie du Dézert et Alfred Rébelliau.
En 1888, Lucien Herr devient "le bibliothécaire" de l’École normale supérieure et lance une politique ambitieuse d'enrichissement des collections. Charles Andler rend hommage à son travail de bibliothécaire en disant de lui qu'il a fait de la bibliothèque "le plus beau, le plus remarquable instrument de culture générale supérieure qu'il y ait en France". Il se dévoue à sa tâche jusqu'à sa mort en 1926.
Paul Étard devient le bibliothécaire de l’École. Les périodes difficiles se succèdent - la crise de 1929 et la Deuxième Guerre mondiale - et les collections s'en ressentent cruellement. Toutefois, les années 1930 permettent un agrandissement des locaux de l’École dont profite la Bibliothèque qui s'agrandit de salles équipées de rayonnages métalliques fabriqués par l'entreprise Baudet-Donon-Roussel.
Roger Martin succède à Paul Étard . Ses années à la tête de la Bibliothèque sont marquées, par un nouvel agrandissement des locaux avec la création de plusieurs salles, l'extension du sous-sol Érasme, et le recrutement d’une équipe de professionnels dont Marie-Claire et Roger Boulez et Francine Cretzoï, pour la Bibliothèque des lettres, et Colette Martin, son épouse, pour la Bibliothèque de mathématiques, annexe de la Bibliothèque des lettres. À la fin des années 50, les crédits remontent et permettent de reprendre une politique d’acquisitions cohérente : combler les lacunes et acheter des parutions nécessaires aux élèves.
En 1964 et jusqu'en 2001, Pierre Petitmengin est le bibliothécaire de l’École. Il poursuit l’œuvre de ses prédécesseurs. Grâce à ses bonnes relations avec la Direction et au bon fonctionnement de son service, il trouve de nouvelles sources de financement, il obtient des postes pour agrandir l'équipe gérée au quotidien par Marie-Claire Boulez, il poursuit une politique d'acquisitions ambitieuse avec Roger Boulez, enrichissant les collections par des achats, des dons et des échanges à l'échelle internationale, il accompagne l'évolution des catalogues (du registre à la fiche normalisée jusqu'à l'informatisation), et obtient une extension des locaux de la Bibliothèque (avec la création de la salle 6 et la mise en place d'une partie de la Bibliothèque dans le Nouvel Immeuble Rataud).
En 1985, la fusion de l’École normale supérieure de la rue d'Ulm et de l’École normale supérieure de jeunes filles du boulevard Jourdan est décidée. Il est alors nécessaire de défendre les bibliothèques des différents sites et de mettre en place une politique cohérente. Suivant les conseils de la Direction, Pierre Petitmengin mène cette fusion en concertation avec les responsables successives de la Bibliothèque de Jourdan - Isabelle Pantin, Nicole Masson et Laure Léveillé - en s'appuyant sur le Conseil des Sages constitué dès 1985.
Aujourd'hui, la Bibliothèque est la Bibliothèque Ulm-Jourdan lettres, sciences humaines et sociales, localisée sur deux sites. La Bibliothèque d'Ulm est riche de plus de 700 000 volumes en majorité en libre accès, dotée d'une collection patrimoniale comprenant des incunables, livres anciens, manuscrits, archives scientifiques. La Bibliothèque de Jourdan, dédiée aux sciences sociales pour servir les usagers du campus où elle se trouve, propose plus de 90 000 monographies, thèses, supports de cours, des collections de revues, plusieurs milliers de documents cartographiques.
La directrice de la Bibliothèque Ulm-Jourdan est actuellement Emmanuelle Sordet. La responsable de la Bibliothèque Jourdan est Anila Cela.

Source

-Pierre Petitmengin, « La Bibliothèque de l’École», dans Maîtres et élèves, célébrités et savants. L’École normale supérieure, 1794-1994. Exposition organisée par la Direction des Archives de France, Paris, Archives Nationales, 1994, p. 127-130.
-Pierre Petitmengin, « L’histoire de l’École normale supérieure vue à travers celle de sa Bibliothèque », dans le Bulletin de la société franco-japonaise des bibliothécaires et des documentalistes, 24, 1998, p. 21-38.
-Emmanuelle Sordet et Lucie Fléjou, « La bibliothèque de l'École normale et la bibliothèque de l'Université au XIXe siècle », dans La Bibliothèque de la Sorbonne : 250 ans d'histoire au cœur de l'Université, sous la direction de Laurence Bobis et Boris Noguès, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2021 (Histoire de la France aux XIXe/XXe siècles ; 87), p. 279-289.
-Emmanuelle Sordet et Lucie Fléjou, « Philippe Le Bas », ibid., p. 291-292.
-Emmanuelle Sordet, « La bibliothèque de Jourdan : et maintenant ? », dans la revue L'Archicube, numéro thématique intitulé « Le fabuleux destin du boulevard Jourdan », n° 21, 2016 (décembre), p. 134-140.

Ressources liées