École normale supérieure, Montrouge

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École normale supérieure, Montrouge

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École normale supérieure, Montrouge

Description

L'histoire du site de Montrouge s'inscrit dans celle de l’École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF). Logée dans les locaux de l'ancienne manufacture de Sèvres, l'ENSJF doit quitter ses locaux pendant l'Occupation les Allemands réquisitionnant les lieux. Les élèves et l'administration trouvent deux points de chute temporaires : des locaux loués à la Société des Amis de l’Étudiante, boulevard Raspail, et Reid Hall, 4 rue de Chevreuse dans le 6e arrondissement, le club des universitaires américaines dont les membres ont été dispersés par la guerre.
Les élèves sont accueillies alors à l'Institut Henri Poincaré, à l’École normale au 45 rue d'Ulm et les physiciennes rue Lhomond grâce à Georges Bruhat. Des cours sont dispensés également rue de Chevreuse.
En 1947, Lucy Prenant, alors directrice de l'ENSJF, se trouve dans la situation de devoir trouver des locaux pour l’École : les universitaires américaines reprennent possession de leurs locaux. Entre 1947 et 1949, les élèves sont partagées entre deux sites : entre le boulevard Raspail et le foyer Concordia près de la rue d'Ulm. Un projet de logement de l’École rue Saint-Jacques est envisagé, et, en attendant, l’École s'installe provisoirement, au printemps 1949, dans des pavillons préfabriqués sur un terrain prêté par la Cité universitaire. Ce prêt ne devait durer que jusqu'en 1954. Le recteur Jean Sarrailh vient inaugurer les bâtiments le 17 décembre.
Les bâtiments trop exigus, éloignés de la Sorbonne, des laboratoires et de la Bibliothèque de la rue d'Ulm, Lucy Prenant est bien décidée de mener à bien le projet d'installation rue Saint-Jacques dans les locaux des Sourds-muets qu'il est prévu de loger dans de nouveaux locaux en proche banlieue parisienne. Mais le projet tourne court. Les Sourds-muets et les Normaliennes resteront dans leurs locaux.
Un terrain d'environ 2 hectares appartenant à l'Université est trouvé sur la commune de Montrouge, à l'angle de la rue Maurice Arnoux et du boulevard Romain Rolland. Le projet d'installation de l'ENSJF est très avancé, les architectes sont désignés en 1958, les plans sont dressés, le permis de construire est délivré en juin 1964, l'essentiel de la construction est achevé en 1968. Des manœuvres de la municipalité et une décision du Ministre de l’Éducation nationale, Edgar Faure, aboutissent à la récupération des locaux prévus pour l'ENSJF par l'Université Paris V René-Descartes, le Département d'odontologie, et par l'Université Paris VII, pour le Centre préparatoire aux études médicales. Marie-Jeanne Durry défend alors sa cause auprès du Ministre, puis de son successeur Olivier Guichard et obtient l'engagement écrit d'une restitution. Celle-ci sera partielle : sur les 25000 m2, l'ENSJF ne récupérera que 9380 m2,, ceux libérés par le Centre préparatoire aux études médicales alors dissout.
C'est Josiane Serre qui dirige, en décembre 1970, le déménagement des laboratoires de physique et de chimie "sévriens" de la rue Lhomond à Montrouge. L'ENSJF ne bénéficiant pas de l'espace nécessaire pour s'installer dans sa totalité, c'est bien les scientifiques qui vont prendre possession de ces nouveaux locaux.
Après la fusion des Écoles normales supérieures, si les disciplines scientifiques rejoignent les départements scientifiques sis rue d'Ulm, rue Érasme et rue Lhomond, le site de Montrouge est conservé. Il abrite des laboratoires de disciplines diverses, la Bibliothèque de préparation à l'agrégation de physique et de chimie, un internat.
En savoir plus :
Marie-Christine Cavigneaux, "L’École normale supérieure de jeunes filles 1940-1986", Bulletin de la Société des amis de l’École normale supérieure, n° 201, 1996 (juin-juillet), p. 28-52.

Source

Cette notice doit tout à l'article cité plus haut de Marie-Christine Cavigneaux.